Poèmes issus de "Entrelacs"

Quatrième couverture :

Un prestigieux jeu poétique à deux voix réussi.

Deux auteurs qui par ricochets livrent leur parole.

Chaque strophe écrite par l'un donne l'impulsion créatrice à l'autre.

Ainsi surgit un entrelacs d'images et de pensées dont le sens se déploie à l'unisson.

Tout le travail ludique consiste à ne jamais dévoiler au lecteur qui a écrit quoi.

Chaque strophe déteint sémantiquement sur la suivante si bien que le critique littéraire, fin détective, ne pourra déceler quelle face du ruban de Moebius appartient à Iazel Vallorca ou à Pierre Ech-Ardour.

Ascensionnel dépouillement,

dénudé d’espérance

à rebours de langues fragmentées,

reparaît l’écriture.

 


Précipité d’encre en avalanche

les mots endiguent l’océan

de nos royaumes enfouis.

 


Aux intervalles des signes,

le silence d’harmonie enfante.


 

Ameublit la blessure

une incandescente nuit.

 


S’étiole la douleur

où s’amorce la bienveillance.

Et nulle orgie panachée par les rires

ne peut masquer la faux

sinon la main volubile de l’aimé

orfèvre d’infini.


 

Poussière de pluie enfumée,

silence d’encres figées,

mouvance en de doux baisers de mots.

 


Vers le fond,

demain pour l’instant passé,

échappe au désarroi,

sous l’égide du souvenir,

la douceur de jours

d’inquiétude chargés.




Sans répit

cœur ballant vibrant

palpable sous les doigts savants

décline à profusion

ses rouages détraqués.

Hallucinante syntaxe

des cœurs et corps.

Enluminées de mirages

aux sept flammes d’une ménorah

nos mémoires d’origine ressuscitées.



Ailleurs le vent tisse

sur terre et eau

la toile fragile qui nous relie.



Ourdir à l’orée du jour

l’ombre des vents,

goûter à l’âcreté du temps,

amarrer la douceur d’une peau à sa lèvre,

effleurer timide la fente des canopées,

abriter l’arbre de nos lumières.

Première couverture :"Dreaming". Peinture de Hadassa Wollman (Israël). Dimensions : 43 x 83 cm. Année 2021.